Semaines 21 à 24 – Fouille
Le décapage du cloître a nécessité une longue phase de nettoyage des maçonneries mises au jour. La fouille des différents espaces identifiés a ensuite pu commencer.
Dans l’aile orientale, différents niveaux de carrelages en place ont été dégagés (1).
Dans les plans d’abbaye bénédictine, l’aile orientale du cloître est habituellement occupée par la salle capitulaire (dénommée aussi « chapitre »), salle du conseil où l’abbesse annonce les grandes décisions. Outre sa fonction principale, c’est aussi un lieu d’inhumation prisé pour l’élite sociale : abbesses, porteuses de charges (prieures, cellérières par exemple) ou bienfaiteurs. Un sondage, positionné hors carrelage, a de fait révélé plusieurs inhumations (2).
Les modes d’inhumation témoignent directement du statut privilégié des défunts. Le coffrage (3), pratiqué dans la région entre le XIIe et le XVe s., est assez coûteux, tout comme le sarcophage (4). Ce dernier est utilisé plutôt dans la première partie du Moyen Age, entre le VIe et le VIIIe s. La découverte d’un exemplaire bien conservé dans une abbaye érigée au début du XIe s. interroge les archéologues sur son origine. Ils privilégient l’hypothèse de la récupération d’une cuve dans un cimetière antérieur pour l’inhumation d’un personnage important.
Le sarcophage présente une particularité : des graffitis ont été incisés sur la cuve. L’un deux, sur la partie sommitale, semble représenter un homme portant une épée sur le côté et faisant un salut de la main. S’agit-il d’un chevalier ? (5).
Un autre semble figurer un animal au corps allongé (6) et, sur la paroi de la cuve (7), deux personnages (8 et 9) apparaissent à proximité de ce qui pourrait être un étendard (10).
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Philippe Blanchard (6 juin 2023). Semaines 21 à 24 – Fouille. Chroniques de Beaumont. Consulté le 19 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/lwpe
