
Quelle est ta fonction sur le chantier ?
Je suis technicienne de recherche archéologique : de la pioche au pinceau en passant par la
truelle, un technicien fouille les vestiges en adaptant ses méthodes. On dessine sur papier millimétré,
photographie et enregistre un maximum de données avant la destruction des vestiges.
D’où viens-tu ?
Je suis née et j’ai grandi à Tours. J’ai des racines bretonnes du côté paternel.
Quel est ton parcours scolaire et universitaire ?
Curieuse de nature, l’Histoire et l’Archéologie m’intéressent très tôt. J’ai réalisé mon stage de
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ème à l’Inrap de Tours. Après avoir obtenu mon Bac S SVT/AbiBac (baccalauréat allemand), je
m’oriente vers une double licence franco-allemande en Histoire et Archéologie. J’étudie pendant trois
ans, la moitié du temps à Tours et l’autre moitié à la Ruhr Universität à Bochum. C’est une expérience
mémorable et très enrichissante à la fois culturellement et socialement.
Je m’inscris au Master Métiers de l’Archéologie et Archéomatique (Informatique au service de
l’archéologie) à Tours. J’y découvre l’ensemble des outils informatiques et nouvelles technologies
appliquées à l’Archéologie : SIG, DAO, relevés lazergrammétriques, drône, photogrammétrie pour citer
les principaux.
Mon sujet de mémoire porte sur les Loges de vigne en Touraine.
As-tu une période chronologique ou une spécialité préférée ?
J’ai toujours été très intéressée par la Protohistoire (notamment l’âge du Fer) mais au fur et à
mesure des opérations archéologiques réalisées, je me rends compte que toutes les périodes et nature de
sites m’intéressent. Je creuse donc encore la question de la spécialité.
J’apprécie de plus en plus la topographie et le travail sur logiciel de Système d’Information
Géographique (SIG) ou pour résumé, concevoir les plans des chantiers de fouilles, de la session de
relevés de points avec un tachéomètre ou GPS sur le terrain à l’édition des cartes sur ordinateur.
Peux-tu nous résumer ton parcours professionnel ?
Depuis ma L2 Histoire & Archéologie, j’ai réalisé tous les étés des stages ou fouilles bénévoles
sur différents sites : Carrières de sarcophages du Haut Moyen Age dans la vallée de l’Anglin, Oppidum
gaulois à Amboise, Cimetière juif médiéval de Châteauroux.
Suite à l’obtention de mon master, j’ai débuté dans le milieu professionnel en août 2020 avec l’Inrap de
Saint-Cyr-en-Val (45) sur le chantier de fouille d’Artenay (vaste site gallo-romain au Nord d’Orléans
qui a duré 8 mois). J’ai pu compléter mes connaissances en Archéomatique (SIG) grâces à des stages
internes ouverts aux CDD. J’ai enchaîné les contrats avec l’institut sur divers sites : deux occupations
antique et médiévale à Vernouillet (28), un diagnostic archéologique à Semoy (45) et deux enclos gaulois
à Châteaudun (28) et à Beaugency (45).
Le chantier des casernes Beaumont à Tours est donc ma première opportunité professionnelle
tourangelle mais aussi en archéologie urbaine, auprès du Service Archéologique Départemental d’Indreet-Loire (Sadil).
Quelle est ta plus belle découverte ?
Chaque chantier réserve son lot de surprises et nous marque différemment les uns des autres. A Artenay,
je retiendrai tout particulièrement la découverte en binôme d’un fragment de statue gauloise (de par sa
rareté) ou celle d’un fragment de bracelet en verre bleu.
La première sépulture que j’ai fouillée à Châteauroux (probablement une « petite mamie » selon
l’anthropologue) m’a profondément marqué.
Quelles sont tes passions et activités ?
J’adore lire (romans, mangas, BD, documentaires), jouer aux jeux de société et passer du temps
avec mes chats pendant mon temps libre. Je collectionne les cartes Pokémon depuis toute petite. J’aime
la photographie et n’hésite pas à faire des photos jusque sur le chantier de fouille, quitte à provoquer
l’amusement de certains collègues face à la « paparazzi ».